Docteure Ann Collins
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1. Plusieurs organisations doivent faire face aux défis de s’entretenir avec de nouveaux ou futurs membres. Comment envisagez-vous les engagements entre les résidents et les nouveaux médecins et l’AMC ? En tant que président(e) de l’AMC, quelles mesures prendriez-vous pour accomplir cela ?
J’aimerais d’abord vous remercier pour votre intérêt dans ce processus d’élection et pour poser ces questions. Ce fut un privilège pour moi d’avoir guidé au moins quatre directeurs résidents et étudiants sur le conseil d’administration de l’AMC au cours des cinq dernières années. J’ai beaucoup appris d’eux en raison de leur enthousiasme et leur engagement.
Qu’aimerais-je recevoir de la part de l’AMC en tant que résident ou médecin dans les 15 premières années de pratique ? Premièrement, j’aimerais que l’AMC me demande ce que je crois avoir besoin pour m’épanouir dans cette profession. J’aimerais avoir confiance que l’AMC estime ma valeur comme membre et me considère comme une partie importante de l’avenir des soins de santé au Canada. En tant que présidente de l’AMC, je m’engagerais non seulement à écouter nos jeunes médecins, mais également être à l’écoute de leurs besoins et de leurs désirs et de les appuyer dans la diffusion de ces messages.
J’aimerais me sentir appuyée et que je pourrais au moins être dirigée vers des sources d’information pour obtenir des conseils sur des questions d’argent et la gestion de la pratique ou l’achat de maison ou d’immobilier pour l’exercice de la médecine. J’aimerais sentir comme si je pouvais avoir quelqu’un à qui parler (en personne ou virtuellement) lorsque je me sens complètement dépassée et comme si j’avais possiblement fait le mauvais choix de carrière ! J’aimerais savoir ce que s’est d’avoir un équilibre ou une intégration travail-vie personnelle. Nous sommes tous passés par là ! En tant que présidente de l’AMC, j’aimerais savoir que nous en faisons assez comme organisme. L’AMC a les ressources pour appuyer nos jeunes médecins.
Enfin, en tant que jeune médecin, j’aimerais me rassembler avec d’autres jeunes médecins impliqués dans ou qui préconisent pour les enjeux que me concerne ou me passionne : l’intelligence artificielle, le changement climatique, la réconciliation ou la fin de la pauvreté. J’aimerais faire cela en personne, mais je suis occupée donc d’autres plateformes de communication me conviendraient mieux.
L’AMC offre déjà certaines options comme les communautés d’intérêts, mais en tant que présidente de l’AMC, je poserais la question : est-ce que nous répondons pleinement aux besoins ? Y a-t-il d’autres technologies qui pourraient faciliter ceci ?
2. Selon vous, quels sont les plus importants défis auxquels feront face les résidents au cours des dix prochaines années ? Quelles solutions proposez-vous à ces défis ?
Incontestablement, selon moi, trouver un emploi dans son domaine choisi sera un enjeu important pour les résidents dans certaines spécialités. La plupart d’entre nous connaissent au moins un chirurgien orthopédique qui a fait deux bourses de recherche ou plus et de la suppléance avant de trouver un poste permanent. Compte tenu de notre population vieillissante et en déclin, d’autres spécialités nécessiteront probablement moins de personnes. Je crois que cette inadéquation peut être gérée grâce à une stratégie nationale de planification des ressources humaines en médecine. Ainsi, les étudiants en médecine (et même les étudiants en prémédecine) pourront prendre des décisions mieux informées concernant leur choix de spécialité.
Un autre défi, je crois, auquel font face les résidents est de prendre soin de leur santé physique et mentale. Elles sont toutes deux considérablement influencées par les demandes de leur environnement de travail en évolution et souvent par la dette qu’ont les résidents. Je dirais fortement que c’est le rôle de l’AMC de préconiser pour des programmes et des politiques qui abordent ces problèmes. Une partie de l’endettement doit venir du coût associé au processus de CaRMS et de multiples activités de stages comme précurseur et avec aucune garantie d’être jumelé ! Selon moi, l’AMC doit écouter ces apprenants et rassembler toutes les parties impliquées pour engager un dialogue basé sur les solutions pour réorganiser ce système. Nos apprenants ne devraient pas être traités comme des pions !
3. Un manque croissant d’alignement entre le personnel médical canadien et les besoins en santé de la population générale a été bien documenté. Quel est selon vous le rôle de l’AMC dans la préconisation d’un meilleur alignement ?
L’AMC devrait sensibiliser et attirer l’attention à ce défaut d’alignement, dans son rôle de voix nationale des médecins canadiens et canadiennes et leurs patients. Je crois également que cela parle de la nécessité d’avoir un organisateur national pour élaborer une stratégie pour les ressources médicales qui seront nécessaires pour notre population dans les années à venir. Oui, cela est un mandat provincial et les gouvernements peuvent choisir de le faire, mais les médecins doivent faire partie de la conversation. Avec ses ressources actuelles, je crois que l’AMC pourrait faciliter ces discussions et contribuer grâce à de la recherche et de la politique solide.
4. Quelles seraient, d’après vous, les causes principales de l’épuisement parmi les résidents et quelles actions préconiseriez-vous pour les régler ?
Pendant mes 20 années d’enseignement auprès des résidents, j’ai appris que la résidence ne devrait pas avoir une attente uniforme. Pour beaucoup de résidents, c’est un défi de répondre aux demandes des soins aux patients (tout en apprenant et en enseignant), aux attentes de recherche et à la perspective des examens qui approchent. Tout ceci ayant lieu avec plusieurs professeurs, dans différents environnements de travail et souvent avec un manque de sommeil. C’est à ce moment que plusieurs désirent établir une vie familiale. Bien que cela puisse être très excitant, il peut y avoir un effet néfaste énorme. Les programmes de résidence doivent être ouverts au concept de la flexibilité : pour permettre les différents moyens que les individus apprennent et gèrent plusieurs responsabilités. En même temps, il devrait y avoir des programmes offerts, à plusieurs niveaux, incluant l’AMC, pour soutenir et mentorer les résidents à travers cette période critique de leur carrière.
5. Plus de la moitié des résidents sondés feraient de la suppléance à l’extérieur de leur province ou territoire primaire de pratique si aucune demande pour permis supplémentaire n’était requise. Quelles mesures prendriez-vous pour créer un système de permis qui améliore la mobilité des médecins et leur permet de répondre aux besoins dynamiques de soins aux patients ?
Nous avons certainement bien entendu cela de la part des résidents lors du Forum régional des membres d’Halifax ! Le permis national est une question qui nécessite un fort consensus entre tous les organismes de réglementation provinciaux et territoriaux, c’est-à-dire les collèges. Comme tout changement perturbateur à une longue pratique, nous devons continuer à demander et des arguments rationnels doivent être fournis. Je sais que l’AMC peut s’aligner avec MRC (comme elle le fait dans une déclaration collaborative) pour transmettre ce message à la Fédération des ordres des médecins du Canada (FOMC). On peut préconiser que cela soit favorable pour les soins aux patients et également pour le bien-être des médecins.
Je préconiserai, pour commencer, pour une normalisation des exigences concernant le permis d’exercice entre les collèges, et qu’il y ait un entrepôt central pour tous les documents requis.
Courriel : anncollinscma@gmail.com | Web : www.dranncollins.com | Twitter : @dranncollins