Dre Laura Drudi

R4 en chirurgie vasculaire – Université McGill

résident-résidenterésident/résidente seniorchirurgie vasculaire Université McGill

mars 2019

À propos de moi

Je m’appelle Laura Marie Drudi, R4 en chirurgie vasculaire à l’Université McGill. Je suis née à Montréal et j’ai grandi au Québec, Canada.

Je suis titulaire du Diplôme d’études collégiales (DEC) en Sciences de la Santé obtenu au Collège Dawson ; du diplôme en Études spatiales obtenu à l’Université internationale de l’espace, et à l’Université technique de Graz en Autriche ; du diplôme de Médecine obtenu à l’Université McGill, et du Master en Epidémiologie, en Biostatistique et en Santé professionnelle obtenu l’Université McGill.

Le choix de la chirurgie vasculaire fut un tourbillon de décision.  J’ai toujours été tiraillée entre la médecine et la chirurgie vu que j’ai fait une formation médicale au premier cycle. Cependant, à mon avis, la chirurgie vasculaire est une combinaison facile entre le monde de la médecine et celui de la chirurgie.

Les chirurgiens ou spécialistes vasculaires fournissent des soins vasculaires complets à nos patients complexes à partir de conseils qu’ils les prodiguent, la gestion conservatrice et médicale, ainsi que des interventions endovasculaires et ouvertes. Nous fournissons souvent des soins de vie et de sauvetage des membres, et soutenons nos patients à l’aide d’une équipe multidisciplinaire traitant non seulement des soins vasculaires, mais aussi des aspects psychosociaux desdits soins. J’ai choisi faire carrière en chirurgie vasculaire afin de faire partie de cette équipe dynamique offrant la meilleure qualité de soins médicaux et chirurgicaux complets à ces patients.

Vie clinique

En quoi consiste une journée typique de tâches cliniques?

Étant une résidente sénior en Chirurgie vasculaire, j’ai un emploi du temps assez prévisible, et qui suit un programme similaire au quotidien. Le tableau ci-dessous est une présentation d’une journée/semaine typique du service de chirurgie vasculaire.

Ma journée clinique commence dès 06h30 et se termine habituellement à 18h00.  Généralement, nous commençons souvent à 06h30 et prenons rapidement le petit déjeuner avant de partir en salle d’opération qui débute habituellement à 08h00.  La journée des séances pratiques en salle d’opération s’étend généralement de 08h00 à 15h30. Après cela, l’équipe prend rapidement une pause déjeuner avant d’aller terminer les consultations.

À 17h00, nous faisons une réunion question de s’appesantir rapidement sur un cas intéressant vécu pendant la journée. Vendredi est notre jour de repos. À la reprise, nous avons un cours sur la chirurgie vasculaire de 07h00 à 08h00, et des séances pratiques de chirurgie vasculaire de 08h00 à 10h00.  Après notre demi-journée d’enseignement, nous nous dispersons pour terminer avec les activités cliniques.  J’ai l’habitude de faire en sorte que notre équipe termine tôt le vendredi afin que nous puissions débuter le weekend tôt.

Je ne fais passe de coups de fils uniquement que neuf fois par mois en fonction de la couverture de service, et j’ai généralement l’habitude de prendre 1 à 2 weekends par mois.  Habituellement, mon premier coup de fil est en direction de ma famille. Cependant, lorsque j’ai un résident junior ou sénior qui ne maîtrise pas le service, je suis toujours disponible comme coup de fil.

Comme tous domaines de la médecine, la chirurgie vasculaire est un sport d’équipe. J’ai beaucoup de contacts avec plusieurs professionnels de la santé, notamment les infirmières vasculaires, physiothérapeutes, ergothérapeutes, nutritionnistes, diététiciens, techniciens de laboratoire vasculaire, et radiologues.

Quels types de stages sont-ils requis dans votre programme?

Le programme de formation en Chirurgie vasculaire s’étend sur cinq ans. Le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada exige deux années de formation de base en chirurgie (chirurgie générale, chirurgie vasculaire, traumatisme, soins intensifs, médecine interne ou sous-spécialités médicales).
Les trois années restantes impliquent des rotations en chirurgie vasculaire, chirurgie cardiaque, la chirurgie thoracique, laboratoire vasculaire non invasif, imagerie vasculaire, et la recherche.

Bien que la recherche ne soit pas obligatoire dans mon programme de formation, mon choix de poursuivre une formation de troisième cycle en Epidémiologie a été soutenu par mon département. À cet effet, j’ai conçu une plateforme de recherche pour les fragilités d’évaluation en chirurgie vasculaire, que je poursuivrais dans ma carrière.

Quelles caractéristiques de votre personnalité ont été particulièrement utiles dans votre domaine?

Avoir de l’empathie, être sociale, et développer une relation étroite et immédiate avec mes patients, et l’équipe interdisciplinaire.  Dès le début de ma formation en chirurgie vasculaire, mon objectif était de changer la culture de la chirurgie, et plus particulièrement celle des femmes en chirurgie. Je pense que ma personnalité ouverte m’a énormément permise d’être une clinicienne et chirurgienne ayant réussi, et j’espère pouvoir continuer à grandir dans cette voie.

Quels sont les meilleurs aspects de votre résidence?

Je fais des opérations de vie et de sauvetage des membres au quotidien.  Malheureusement, l’envers de la médaille c’est que certains membres ne sont pas récupérables, et nous sommes parfois contraints de procéder à leurs amputations.  Cependant, un autre aspect sur lequel je mets énormément de valeur c’est le soutien que j’apporte à mes patients au cours de leurs épreuves et tribulations.  Le fondement de la poursuite de ma carrière médicinale et chirurgicale repose sur mon entière disponibilité pour mes patients pour pouvoir leur permettre d’avoir une meilleure qualité de vie.

Quels sont les aspects les plus difficiles de votre rôle actuel?

L’un des aspects les plus difficiles c’est la conciliation travail-vie personnelle. Le taux de surmenage est l’un des plus élevés dans la chirurgie vasculaire. Concilier activités du bien-être, et présence en famille dans un emploi du temps chargé est un véritable défi.  Consciente de ces défis, je fais de mon mieux pour prendre soin de mon bien-être afin de pouvoir fournir des meilleurs soins à mes patients.

Quelle question vous pose-t-on le plus souvent au sujet de votre décision de choisir une carrière non clinique?

L’une des questions que je suis souvent posée est : « Choisirez-vous à nouveau la chirurgie vasculaire ? ». Pour être franche, c’était une résidence difficile et dure.

La culture de la chirurgie demeure difficile à embrasser pour les femmes. Ce secteur de la médecine est gangrené par un sexisme franc et une partialité sexuelle, et malgré mes objectifs de faire changer cette culture, il n’est pas facile de diriger de grands navires. Il est évident que les résidents féminins et masculins sont traités différemment dedans et en dehors de la salle d’opération. De plus, j’ai été harcelée et intimidée à plusieurs moments pendant ma formation.  En dépit de cet aspect négatif, je garde beaucoup de points positifs de cette formation.

Bref, je suis extrêmement fière de ce que je suis devenue actuellement. C’est un réel plaisir de fournir la meilleure qualité de soins médicaux et chirurgicaux à nos patients souvent complexes, affaiblis et âgés. Cependant, s’il m’était demandé de refaire cette formation, je répondrais rapidement « NON ! » .

Mon but n’est uniquement pas de devenir une excellente chirurgienne vasculaire universitaire, mais de jeter les bases d’un environnement psychologique sain, libre de tout jugement et de partialités sexuelles pour les femmes en chirurgie, ensuite créer et développer un programme où ce « NON ! » deviendrait peut-être un « OUI ».

Pouvez-vous décrire votre transition de l’externat à la résidence?

La transition de résident junior à sénior a toujours été difficile.  L’un des plus grands défis est de savoir dans quels sujets vos étudiants ou juniors se sentent plus à l’aise, et d’apprendre à déléguer efficacement les tâches. Bien que j’aimerais bien tout le faire, je ne peux tout simplement pas.
Il m’est toujours difficile de superviser certaines tâches plutôt que de les faire activement (consultations, etc.). Cependant, cela reste un travail en suspens, et je m’améliore et apprendre à être une résidente efficace au quotidien.

Si applicable pour vous, pouvez-vous décrire votre expérience du processus de jumelage des spécialités médicales? Quelles ressources avez-vous trouvées utiles pour cela (par exemple, choisir des cours au choix)?

J’ai directement intégrée la chirurgie vasculaire à l’école de médecine (par le biais de la résidence de chirurgie vasculaire intégrée)

Songerez-vous à poursuivre votre formation ou à chercher un emploi?

Je vais chercher un emploi au Canada et aux États-Unis. Mon idéal c’est de devenir une chirurgienne vasculaire universitaire. J’espère continuer à développer une plateforme pour la recherche des fragilités en chirurgie vasculaire.

Les ressources qui me sont offertes constituent des offres d’emploi sur la société canadienne de chirurgie vasculaire, et les sites web de la société de la chirurgie vasculaire, mais surtout le réseautage avec des collègues et les possibilités d’apprentissage à l’aide du bouche-à-oreille.

Vie non clinique

Quels sont vos intérêts professionnels autres que cliniques?

Je suis associée de recherche du Groupe de recherche fragilité de l’hôpital général juif, et je fais activement des recherches de fragilité en chirurgie vasculaire. Je présente les résultats de ma recherche dans des conférences locales, nationales et internationales annuelles.  Je suis aussi évaluatrice pour des revues vasculaires.

Je suis membre active de l’Association pour la chirurgie universitaire et la société pour la chirurgie vasculaire. En outre, je participe à des comités traitant du surmenage professionnel et du bien-être. Je suis également rédacteur-en-chef résidente du spécialiste vasculaire (le Journal officiel de la Société pour la chirurgie vasculaire).

Décrivez votre équilibre entre le travail et la vie personnelle?

Ma conciliation travail-vie personnelle est un peu biaisée en faveur du travail. Cependant, je participe à de nombreuses activités pour assurer mon bien-être. Je suis une triathlète, et je participe souvent à des compétitions de demi-Ironman chaque année. À cet effet, je m’entraîne pendant la semaine (tôt le matin ou tard le soir) en natation, vélo, course à pied ou la musculation.

Compte tenu de la formation et de la fatigue, je fais du yoga pour faire reposer mon esprit et mon corps, question d’essayer de méditer quotidiennement pendant 10 minutes.  Au milieu de ces activités de travail et de bien-être, je m’occupe de ma famille et de mon conjoint lorsque je suis à la maison.  Ma famille est mon rocher, et elle me m’aide à garder les pieds sur terre et à être saine pour pouvoir faire face aux défis.

Avertissement : Ces profils de spécialité illustrent quelques facettes de la vie de certains résidents/médecins en particulier et présentent leurs perspectives personnelles sur les défis, les possibilités et les avantages de la spécialité qu’ils ont choisie. Ces points de vue ne sont pas nécessairement ceux de tous les résidents, puisqu’il existe une très grande diversité dans les modes de vie, les expériences et les intérêts chez les résidents de chaque spécialité.