Docteur Sandy Buchman

1. Plusieurs organisations doivent faire face aux défis de s’entretenir avec de nouveaux ou futurs membres. Comment envisagez-vous les engagements entre les résidents et les nouveaux médecins et l’AMC ? En tant que président(e) de l’AMC, quelles mesures prendriez-vous pour accomplir cela ?

Pour impliquer les résidents et les nouveaux médecins dans l’AMC, il faut démontrer une attention à leurs inquiétudes et communiquer avec eux concernant les valeurs communes qui sont pertinentes aux raisons qui les ont poussés initialement vers la médecine.

En tant que président de l’AMC, j’assurerais que les enjeux qui touchent les résidents et les nouveaux médecins soient à l’avant-plan. Je créerais un espace pour que ce groupe ressente un sentiment d’appartenance à une organisation qui préconise en leur faveur. Le programme d’ambassadeur est un exemple d’une entité chargée de plaidoyer pour cette cohorte au sein de l’AMC. Je viserais à la renforcer et à l’améliorer. J’écouterais pour apprendre tout ce que je peux pour prouver que l’AMC offre une bonne valeur pour les frais d’adhésion en préconisant pour les enjeux qu’ils tiennent à cœur.

Une question que j’ai longuement défendue et qui, selon moi, intéresse les résidents et les nouveaux médecins est la responsabilité sociale dans la profession médicale. Quel est le mandat social de la médecine ? Est-ce que nous apportons notre expertise afin de promouvoir des changements aux systèmes qui améliorent les résultats cliniques pour la population en s’adressant aux déterminants sociaux de la santé ? Est-ce que l’AMC peut aider à remplir le rôle de CanMeds dans la promotion à l’échelle nationale ? Je crois que L’AMC doit remplir ce rôle et que la majorité des résidents et des nouveaux médecins doivent devenir inspirés et engagés au sein d’une organisation qui vit les valeurs de l’équité et de la justice en soins de santé.

Défis importants auxquels feront face les résidents (et la médecine) au cours des dix prochaines années :

1) Aucune garantie d’offres d’emploi : Depuis des décennies, les étudiants en médecine pouvaient choisir la discipline qu’ils désiraient et, dans l’ensemble, recevraient une offre d’emploi dans la spécialité et l’endroit de leur choix. Il n’y avait jamais de médecins et il y avait toujours des emplois disponibles pour les personnes qui étaient disposées à aller plus loin. Ce monde n’existe plus. Les résidents hautement qualifiés poursuivent des bourses de recherche parce qu’ils ne sont pas capables d’obtenir des postes convenables. Cela n’est ni opportun ni équitable pour les médecins qui ont suivi une longue formation ni pour les patients qui ont besoin de leur expertise et leur service.

Solution possible : Développer une entité nationale pour les ressources humaines en santé pour recueillir des données démographiques des communautés/besoins en matière de soins de santé pour qu’une planification et des budgets adéquats soient consacrés à la formation du nombre et du type approprié de médecins (et autres fournisseurs de soins de santé) pour répondre aux besoins de la communauté.

2. Selon vous, quels sont les plus importants défis auxquels feront face les résidents au cours des dix prochaines années ? Quelles solutions proposez-vous à ces défis ?

L’évolution rapide de la technologie médicale, l’intelligence artificielle et l’accès instantané à de l’information médicale en ligne par les patients changent la face de la médecine et le rôle des médecins. Le rôle du médecin dans le diagnostic et la gestion a été altéré de façon dont il nous est impossible de concevoir. Les médecins-éducateurs doivent déterminer comment la formation de premier cycle, postdoctorale et continue peut répondre à cet environnement de pratique qui évolue rapidement. Nous sommes en transition. Les diplômés en médecine n’auront pas été adéquatement formés pour exercer la médecine dans ce nouveau monde à moins que nous planifiions mieux dès aujourd’hui.

Soyez assuré : le professionnalisme, le maintien des compétences et la compassion ne changeront jamais.

3. Un manque croissant d’alignement entre le personnel médical canadien et les besoins en santé de la population générale a été bien documenté. Quel est selon vous le rôle de l’AMC dans la préconisation d’un meilleur alignement ?

Comme j’ai déjà fait allusion à la question 2, je crois fermement qu’il relève du mandat de l’AMC de promouvoir une planification nationale pour les ressources humaines en santé afin de corriger le décalage entre les effectifs médicaux canadiens et les besoins en matière de santé des gens au Canada. Nous avons besoin de données pour non seulement former le bon nombre de médecins pour répondre aux besoins du Canada, mais pour déterminer le nombre de médecins dans chaque spécialité, le rapport exact entre les médecins de famille généralistes et les autres spécialités et surtout pour aborder la mauvaise distribution des médecins à travers le pays. La formation d’effectifs médicaux adéquats permettrait également de contrer et, espérons-le, réduire les problèmes de charge de travail des médecins individuels et contribuer à la baisse de l’épuisement et du stress, qui, à son tour, mènerait à l’amélioration de la santé de la population.

En tant que président de l’AMC, je préconiserais pour que l’AMC soit impliquée dans la planification des ressources humaines des médecins (et de la santé en général) en utilisant ces projections fondées sur les besoins. De plus, ces données seraient un atout formidable pour les étudiants en médecine pour guider leurs choix de carrière.

Un autre domaine potentiel de promotion pour l’AMC dans le but d’améliorer l’alignement que l’on doit examiner est la mise en place de partenariat avec les organisations de patients pour collaborer et créer le système de soins de santé (incluant la planification des ressources humaines en santé). Il existe de nouvelles preuves que cela conduit à de meilleurs résultats en matière de santé de la population. L’AMC occuperait certainement un rôle de leader comme l’organisation médicale principale au Canada pour travailler avec les organisations de patients, ce qui renforcerait nos efforts de promotion pour une amélioration des ressources avec les gouvernements.

4. Quelles seraient, d’après vous, les causes principales de l’épuisement parmi les résidents et quelles actions préconiseriez-vous pour les régler ?

Selon les données, plusieurs résidents signalent que le fardeau administratif auquel ils doivent faire face est une cause commune d’épuisement et de stress. Un autre domaine est les « infractions des consultations », c’est-à-dire que la fréquence des consultations, comme un sur deux ou un sur trois, est devenue chose courante dans les spécialités chirurgicales. Malheureusement, cela semble persister parce qu’elle est présentée comme un choix des résidents. Mais plusieurs résidents disent que la culture de l’hôpital et la formation qui encourage la démonstration de l’engagement envers la spécialité et le travail sont les vrais coupables.

Comme nous le faisons pour la plupart des traitements, nous cherchons les preuves pour les déclarations afin de développer des solutions efficaces basées sur les preuves. L’épuisement des résidents et le stress sont des problèmes sérieux. Comment a-t-il été étudié ? Avons-nous suffisamment de renseignements/données d’un échantillon assez large de résidents dans tous les programmes qui peuvent nous informer sur les bonnes solutions ? Par exemple, malgré le stress causé par les consultations fréquentes, est-ce que cela a un impact sur les opportunités éducatives ou les compétences ? Est-ce que les transferts fréquents pour diminuer le nombre de consultations ou la fatigue en raison d’un nombre élevé de consultations ont un impact sur la sécurité des patients ? Est-ce que l’épuisement est lié au sexe ou à l’âge ? À la spécialité ou à l’endroit ? Autrement dit, nous avons besoin de plus de recherche détaillée sur ce sujet. L’AMC peut promouvoir la mise à jour des données pour prendre des décisions informées pour améliorer le contexte et la culture dans lesquels travaillent les résidents. Ceci n’est plus optionnel. Il est impératif de le faire immédiatement.

5. Les organisations impliquées dans le domaine de l’enseignement médical sont sous la pression croissante de créer des efficacités et de partager l’information. Comment aborderiez-vous le besoin de garantir les droits à la confidentialité légalement protégés des apprenants dans ce contexte ?

La protection des droits à la vie privée des résidents/apprenants devrait être traitée de la même façon que les droits à la vie privée et la protection de la confidentialité que nous avons pour les patients. L’amélioration de l’efficacité dans le partage de l’information nécessaire est admirable, mais pas si cela viole le droit du résident à la vie privée et la confidentialité.

J’aborderais la solution à ce problème en travaillant avec les autres organisations médicales avec les mêmes préoccupations, comme le CMFC, le Collège royal, le CMQ et l’AFMC, etc., dans le cadre du Forum médical canadien (FMC). Le Forum existe afin d’aborder ce genre de problème que nous essayons de résoudre. Une politique concernant la création d’une norme commune de l’information que nous devons partager et ce qui est acceptable pour toutes les parties peut certainement être développée lors du FMC.

Je crois qu’il doit y avoir des solutions technologiques de logiciels pour résoudre le problème du maintien de la vie privée, tandis que les données démographiques et d’autres renseignements pertinents sont partagés entre les établissements. Le système de soins de santé semble avoir protégé la vie privée des patients de façon compétente. Pourquoi serait-ce différent pour la vie privée du résident/de l’apprenant ?


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