Docteur Michael Dickinson

1. Plusieurs organisations doivent faire face aux défis de s’entretenir avec de nouveaux ou futurs membres. Comment envisagez-vous les engagements entre les résidents et les nouveaux médecins et l’AMC ? En tant que président(e) de l’AMC, quelles mesures prendriez-vous pour accomplir cela ?

Engager et soutenir les étudiants en médecine et les résidents a longtemps été un intérêt et une passion pour moi. Je fais partie du corps professoral à deux universités et j’ai remporté des prix d’enseignement au niveau pré et postdoctoral. J’ai également présenté lors de notre conférence nationale de pédiatrie sur le sujet de la transition vers la pratique et j’ai développé un site Web sur ce sujet en collaboration avec ma collègue, la docteure Sarah Gander. Tout ceci pour dire que je crois que les résidents et les nouveaux diplômés doivent être un groupe prioritaire à l’AMC. Après tout, vous êtes l’avenir de la profession !

J’appuierai le développement d’une réunion annuelle ou d’une conférence pour les médecins en début de carrière afin de partager des idées et de discuter des défis. Cela fournirait non seulement un forum pour aider les jeunes médecins, mais serait également une occasion d’engager les résidents et les médecins dans les quinze premières années de la pratique dans les activités plus larges de l’AMC. L’AMC pourrait faciliter l’association de jeunes médecins avec des mentors qui exercent la médecine depuis cinq à dix ans qui pourraient offrir des conseils et du soutien basés sur leurs propres expériences récentes.

Je crois que des rabais offerts aux membres comme l’adhésion aux clubs Goodlife et les plans de service téléphonique de Telus sont particulièrement utiles et attrayants pour les jeunes médecins et j’encouragerai l’AMC à augmenter le répertoire d’offres à l’intention des médecins en début de carrière.

2. Selon vous, quels sont les plus importants défis auxquels feront face les résidents au cours des dix prochaines années ? Quelles solutions proposez-vous à ces défis ?

À la suite de discussions avec plusieurs stagiaires, je comprends que les résidents ont beaucoup d’anxiété concernant la recherche d’emploi après l’obtention du diplôme. C’est un défi pour les résidents qui termine la majorité de leur formation dans un centre universitaire d’être pleinement au courant des occasions d’emploi et de suppléance qui existent à travers le pays, mais ce ne devrait pas être le cas. Je crois que l’AMC pourrait en faire davantage pour construire et développer une ressource en ligne qui pourrait aider à joindre des résidents expérimentés avec des postes vacants et des occasions de suppléance disponibles. Assurer que nos résidents aient des occasions de compléter des stages à l’extérieur des centres universitaires aiderait également les stagiaires à mieux comprendre la gamme complète d’options d’emplois qui existent.

Un autre défi pour les résidents au cours de la prochaine décennie sera la transition vers la formation et l’évaluation axées sur les compétences. Bien que j’appuie la compétence par conception, il y aura certainement des maux de croissance et de démarrage alors que les programmes de résidence font la transition vers le nouveau système et cela peut causer du stress pour les résidents. Même si cette transition est la responsabilité du Collège royal, l’AMC doit être consciente que cela est une source potentielle de stress pour les stagiaires et doit s’assurer que nous soutenons le mieux possible les résidents pendant cette phase de transition.

3. Un manque croissant d’alignement entre le personnel médical canadien et les besoins en santé de la population générale a été bien documenté. Quel est selon vous le rôle de l’AMC dans la préconisation d’un meilleur alignement ?

L’AMC est particulièrement bien placée, en raison de la variété de ses membres, pour commenter et renseigner les politiques en matière des besoins nationaux en santé du pays. Ceci nécessitera de la collaboration avec les facultés de médecine, les programmes de résidence, le Collège royal et le Collège des médecins de famille du Canada. Nous devons nous assurer que le nombre de postes dans les facultés de médecins et les programmes de résidence sont alignés pour répondre aux besoins de notre population. Les médecins reconnaissent que lorsqu’un médecin prend sa retraite, il faut souvent deux médecins pour le remplacer. Actuellement, on ne tient pas compte de cela pendant notre formation en médecine. Je suis également inquiet que nos petites collectivités plus rurales soient particulièrement exposées à des risques d’être en état de crise alors qu’un grand nombre de médecins atteindront l’âge de la retraite au cours de la prochaine décennie. L’AMC pourrait jouer un rôle important en examinant cette situation et en fournissant l’information et les données requises aux décideurs et plaidoyer pour du financement pour assurer qu’il y ait suffisamment de places dans les cours de médecine et de postes de résidence pour répondre à nos besoins en ressources humaines en médecine. Plaider en faveur d’occasions de formation en milieu rural pour les résidents encouragera également les jeunes médecins à considérer faire de la suppléance ou de créer un cabinet dans des collectivités ou des provinces plus petites.

4. Quelles seraient, d’après vous, les causes principales de l’épuisement parmi les résidents et quelles actions préconiseriez-vous pour les régler ?

Le bien-être des médecins est actuellement une priorité stratégique de l’AMC et cela s’applique tant aux résidents et aux étudiants qu’aux médecins praticiens. Je crois que les demandes de temps de garde qui sont fréquemment imposées aux résidents sont les principaux facteurs de l’épuisement. Ceci est particulièrement problématique dans des programmes plus petits où les résidents doivent constamment faire une consultation sur quatre pendant de longues périodes. Le manque de sommeil perpétuel en combinaison avec les risques de santé connus associés au service de garde signifie que la période de résidence a un haut risque d’épuisement et d’autres problèmes de santé physique et mentale. Le manque de contrôle en ce qui concerne les horaires et le manque de reconnaissance et d’appréciation pour l’important travail accompli contribue également au stress des résidents. Et est-ce que j’ai déjà mentionné les examens ?

En tant que défenseur du bien-être des médecins, l’AMC doit continuer à jeter un regard sur ce problème qui est habituellement sous-apprécié. Nous devons travailler avec les associations de résidents et les directeurs de programmes afin d’assurer que les horaires de service de garde sont compatissants et que nos stagiaires ont des occasions pour se reposer, pour récupérer, pour faire des activités de loisir et pour étudier. Bien que l’objectif soit la prévention de l’épuisement, nous devons également préconiser et nous battre pour la provision de services de soutien confidentiels et de qualité pour offrir des traitements aux médecins, incluant les résidents, qui souffrent d’épuisement.

5. Plus de la moitié des résidents sondés feraient de la suppléance à l’extérieur de leur province ou territoire primaire de pratique si aucune demande pour permis supplémentaire n’était requise. Quelles mesures prendriez-vous pour créer un système de permis qui améliore la mobilité des médecins et leur permet de répondre aux besoins dynamiques de soins aux patients ?

Actuellement, l’AMC préconise fortement pour la mise en place d’un système de permis d’exercice national. Ces efforts de plaidoyer semblent avoir un impact et je suis prudemment optimiste que nous nous dirigeons vers un tel système dans un avenir proche. Pour les médecins, surtout les médecins en début de carrière, qui doivent soumettre une demande pour un nouveau permis d’exercice dans chaque province, cela est une perte de temps et d’argent et limite les occasions d’emploi. Je crois qu’un système de permis d’exercice national serait encore plus puissant s’il était combiné avec un service national de suppléance, géré par l’AMC, qui pourrait aider à connecter les médecins à la recherche d’un emploi avec des occasions de suppléance à l’échelle nationale.


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